elle, c'est sam ça vient de samaël, pas samantha ou samira maman trouvait ça marrant de donner c'genre de noms à son enfant, parce que samaël, vous voyez, c'est l'pire ange sur lequel vous pourriez tomber. samaël, il a l'coeur de cendres et les mots violents, la gorge sèche et des prophéties coincées entre les dents. samaël il annonce la mort, la fin, la peine. il annonce une apocalypse qui réjouira tout le monde. ( sam, elle sait qu'il ment )
alors elle s'amuse. elle joue. en attendant que la mort s'présente à sa porte. avant elle se faisait des gens pour des billets, parce que c'était facile puis fallait pas trop chercher pour trouver quelqu'un à rouler, même si l'économie est cassée. ( c'est pas comme si elle était pauvre, sam. on raconte qu'elle vient d'une grande famille des terres du soleil. quelque part dans l'désert, où l'or est roi. ) une journée à s'faire des gars désespérés, une journée à embrasser des filles qui osent pas s'assumer. puis elle rentrait, même si elle était trop jeune pour jouer la pute– y'a des rôles où on vous demande pas d'matricule.
après ça, sam, elle est devenue voyante. après tout samaël annonce la condamnation des âmes elle, elle peut bien mentir sur l'absolution des hommes. elle a les mots chantants quand elle leur dit, l'avenir vous sourit. voix princière quand elle raconte des cracs. elle a l'air de savoir ce qu'elle invente, ton certain et joues rosées. oh oui, sam, elle a l'air de savoir ce qu'elle est en train de raconter. c'est qu'elle le fait bien, avec les bougies et l'air concentré.
puis y'a sa foutue tente, même s'il fait trop froid pour pas avoir des vrais murs autour de soi. personne sait comment elle survit là. elle est arrivée y'a quelques temps, tente au milieu du champ, un peu par magie, comme un enchantement. les gens s'arrêtent, parfois, passent entre les gris-gris qui scintillent et qui dansent quand on les secoue. y'a des visages qui viennent, qui demandent, qui prennent. et elle donne, sam. ce qu'elle aime ça, les mots, les caresses, les pêchés. ils glissent tous sous sa langue comme des bonbons à la menthe. y'a les encens et les promesses. on dit que sam ( ils l'appellent juste sam, sam sans nom, sam j'me la ferais bien un matin, sam la bouche en coeur et les canines sorties. connasse de sam. ) ouais on dit que sam, c'est une mangeuse de pêchés. que suffit d'la toucher et d'raconter ses méfaits pour que votre dieu, n'importe lequel, il oublie. alors on fait la queue. et on attend. et on prend sa main. on raconte. on crache nos vérités, nos meurtres, nos mensonges. et en échange de tout ça, sam elle embrasse, sam elle aime, sam elle lit l'avenir, sam elle brûle des cierges. suffit de demander c'que tu veux et sam elle l'a, rien que pour toi. du coup c'est pas de billets dont faut t'munir quand tu veux passer la voir.
mais tout ça, c'est surtout pour passer le temps.
après tout, samaël lui a laissé un cadeau. elle y croyait pas trop, au commencement. deux oeufs grand comme sa main. avec des écailles. des vraies, en plus. elle les a trouvés en se promenant et elle sait que c'est lui qui les as mis là.
( après tout, qui mieux qu'elle pour élever des monstres? )
elle sait qu'ils finiront par éclore. alors elle attend. elle ne voyage plus, même si elle voudrait bien: elle a du mal avec les trous paumés –toujours les mêmes pêchés, sans originalité, sans saveur elle commence à s'affamer, avec tous ces regrets que personne ne veut lui chuchoter.
et ça l'agace, tout ça. que les gens refusent l'absolution qu'elle peut offrir. alors elle mord, parfois ( souvent ) elle est furieuse d'la façon dont l'monde tourne en rond on lui dit, d'ailleurs, ta gueule sam, et ça la fait exploser: elle oublie plaisir et civilité, le corps qui fume, les doigts qui s'avancent et parfois elle étrangle et parfois elle coupe et parfois elle tue.
c'est pas grave, cela dit, parce qu'elle a toujours des sacrifices à faire. quand on voyage comme sam, on sait s'y prendre avec les secrets. on les glisse dans une boîte et on les regarde se noyer. enfin on essaie. |
crédits Afanen
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bruits j'suis en pls tellement c'est beau ici
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