(mes nuits, je ne m’en souviens pas la plupart du temps. sauf peut-être si je veux m’en souvenir mais ça c’est autre chose, ça n’arrive pas souvent.
je ne sais pas ailleurs mais pas à sankin en tout cas, pas dans un endroit où tout le monde est cruel et pervers à sa propre manière.
moi, je suis comme tous les autres, le jour j’aime faire souffrir, j’aime hurler, et me moquer, j’aime dire du mal ça me fait du bien. la nuit, je me fais souffrir. je suis maso ou quoi ?)
(les amants ça va et ça vient, mais parfois ça va pendant plus de temps que d’autres. je ne sais pas trop compter tout le monde qu’il y a eu, mais je trouve le mot amant plus beau que fiancé, alors je les accumule sans faire attention. au moins, s’ils me trouvent laide avec mes cicatrices et ma peau glacée, je n’y prêterai pas attention.)
aucune idée de ce que je fais
à déambuler dans ce quartier qui m’intrigue
et me repousse à la fois
aucune idée, pas vraiment
j’en ai une d’idée, c’est de rejoindre une inconnue
mais je ne capte toujours pas si c’est une bonne ou une mauvaise
d’idée
alors je continue de marcher
et au loin je les vois
ces landes étranges, un peu pourries
où j’ai déjà passé une nuit
c’est un camping car qu’il y a là
et je m’interroge
je m’interroge
comment mes amants peuvent ils êtres aussi étranges
aussi différents
c’est une mauvaise idée de revoir des gens avec qui on a passé qu’une nuit
j’en suis sûre maintenant
mais c’est trop tard
la mort dans l’âme
(avec une pointe de plaisir)
je toque trois coups